mardi 2 décembre 2008

La réponse est « oui » !

J'ai peur dans le noir
J'ai les pieds froids
Je me tourne et me retourne
Je parle dans mon sommeil

(Pourrais-je dormir avec toi ?)
Traduction libre : Alcib

Dans ma boîte aux lettres, hier, il y avait cette carte avec un ourson, dont j'aime beaucoup la question. La réponse est « Oui », bien entendu. Surtout qu'au verso de la carte il a bien ajouté de sa main qu'il « promet de ne pas être sage du tout ».

samedi 22 novembre 2008

Merci à Bast


J'ai des nouvelles de Harry. Il va beaucoup mieux. Il a cessé de vomir et il reprend des forces. Merci à Bast d'écouter nos prières. L'encens et les bougies continuent de brûler devant son image.

Cette photo anonyme provient d'Internet

Quand à l'ami canin, il est comme moi : il n'a pas l'air trop malheureux mais il attend impatiemment le retour de son maître. Il traîne partout un pull que son maître lui a laissé avant de partir ; il retrouve dans ce pull l'odeur de son maître. Moi qui n'ai pas l'odorat si fin, en attendant de respirer son parfum sur lui-même, j'ouvre de temps à autre une jolie petite boîte bleue et j'y respire le parfum de celui que j'aime.

Comme le dit si bien l'amie qui me donne des nouvelles — et elle sait très bien de quoi elle parle car elle en a plusieurs chez elle — les animaux sont plein d'amour et de fidélité envers ceux qui les aiment. Certaines personnes devraient s'en inspirer.

mardi 18 novembre 2008

Prière à Bast

Nous, les humains, avons nos divinités ; certains ne veulent croire qu'en une seule, d'autres pas du tout. La plupart de ces divinités sont représentées sous forme humaine ; d'autres cependant sont représentées par des animaux ou par des choses. Chez les anciens Égyptiens, par exemple, les divinités peuvent apparaître sous la forme de bélier, de chacal, de chat, de chien et de la famille des canidés, de cobra, de crocodile, de faucon, de gazelle, de grenouille, de hérisson, de lion, d'oiseau, de scarabée, de serpent, de vautour, et de nombreuses autres formes animales.

Parmi ces divinités, il y a la déesse Bastet ou plus vraisemblablement Bast, représentée sous forme de chat, « protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l'amour et l'« énergie charnelle », peut-on lire sur Wikipédia. On y lit également ceci : « Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin... »

S'il existe une divinité qui veille sur les chats, c'est bien Bast. C'est à titre que je l'invoque aujourd'hui, avec bougie et encens devant son image ; je n'ai pas la statuette, mais une image agrandie de celle ci :




Il y a lieu d'invoquer la déesse Bast pour veiller sur Harry dont les problèmes d'articulations causés par un cancer ont limité grandement les déplacements et les jeux depuis deux ans, sans affecter son humeur et sa capacité d'exprimer son affection.

Harry habite chez son maître depuis 13 ans, l'âge même qu'avait son maître au moment où ils sont devenus amis. C'est donc dire qu'il aura été pour son maître depuis 13 ans le fidèle ami de tous les instants, le témoin de son adolescence, de sa vie d'étudiant et de jeune adulte, le complice de tant de moments intenses, beaux ou tristes, compagnon de ses nuits de lecture ou de ses rêveries auprès du feu.

Cette photo anonyme provient d'Internet

Depuis deux jours, Harry ne va pas bien. Il est allé trois fois chez le vétérinaire en vingt-quatre heures. Le vétérinaire viendra ce mercredi matin l'examiner et, au besoin, lui faire une injection pour calmer les vomissements. Jamais son maître n'acceptera de voir souffrir son chat ; tant qu'il pourra lui maintenir une qualité de vie, sans douleur qu'il ne pourrait atténuer, il fera tout ce qui est possible. Les deux dernières visites chez le vétérinaire ont fait beaucoup de bien à Harry et, ce mardi soir, il avait pris du mieux. Hélas, son maître doit s'absenter durant une semaine, sans possibilité de reporter à plus tard cette longue absence qui le privera de l'affection de son chat et qui l'empêchera de veiller amoureusement sur lui. Heureusement, une très aimable voisine et amie accueillera Harry durant cette semaine et en donnera quotidiennement, par téléphone , des nouvelles à son maître ; évidemment, elle communiquera immédiatement avec le vétérinaire si l'état de santé devait s'aggraver.

En l'absence de son maître, je prendrai la relève pour demander à la déesse Bast de veiller sur Harry et de faire en sorte qu'il puisse continuer de faire le bonheur de son maître et de sa petite famille. J'ai devant moi une grande photo en noir et blanc sur laquelle on voit, en gros plan, Harry appuyé sur la poitrine de son maître, la tête posée sur son épaule ; il semble s'abandonner en toute confiance et, dans son regard qui me fixe en douceur, je peux lire : « Je compte sur toi pour m'aider à prolonger ce bonheur ! »



En 1985, Freddie Mercury avait dédié à tous les amis des chats du monde entier son premier album solo, « Mr Bad Guy ». En 1991, ce chanteur du groupe Queen a publié sur son album « Innuendo » une chanson intitulée « Delilah », dédiée à son propre chat ; dans cet enregistrement, son guitariste et lui se transforment en chats pour en imiter les miaulements. Ces chats ont tous un nom ; par exemple, le chat roux, c'est Oscar ; Delilha, c'est la chatte noir et blanc qui dort dans le panier rempli de linge ; le persan que Freddie Mercury embrasse sur le canapé, c'est Tiffany...


dimanche 16 novembre 2008

L'indispensable

L'image vient d'ici

« ... On s'habitue vite à être hypocrite avec soi-même et à croire que ce qui manque n'est pas indispensable. »
Dominique Fernandez, La Course à l'abîme

vendredi 7 novembre 2008

Tanguy


Puisque je le cite dans le billet précédent, aussi bien parler un peu ici de Michel del Castillo et, surtout, de son premier roman publié (en 1957, je crois), Tanguy, que je ne conseille pas à ceux qui cherchent de la littérature légère, de divertissement. Ce roman raconte la vie d'un petit garçon qui, pendant la guerre, abandonné par son père, manipulé par sa mère, connut les camps de concentration (entre 9 et 12 ans) ; il contient tellement d'horreurs qu'il est difficile de le lire sans pleurer à chaque page. Mais, comme il est écrit sur la quatrième de couverture de mon édition (Presses Pocket) : « ... C'est parce qu'il traversera toutes ces horreurs de la guerre et du monde des adultes avec un cœur d'enfant sans haine et sans amertume qu'il surmontera son désespoir et sera sauvé. »
J'en avais parlé une première fois en novembre 2005 et je me proposais d'en reparler ici depuis longtemps mais les livres de cet auteur ont tellement transformé ma vision des choses ces dernières années que je ne savais pas comment en parler, par quel bout l'aborder.
Au sujet de la réédition de 1994 de ce roman, Michel del Castillo écrit :
« Cette nouvelle édition d'un ouvrage que libraires et lecteurs ne cessaient de réclamer s'imposait plus encore après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire les aspects cachés.
« Les deux ouvrages se répondent l'un l'autre. De Tanguy à Xavier, il y a toutefois plus que l'épaisseur d'une vie, il y a le vertige d'une horreur que je n'osais pas fixer, de peur de m'y abîmer. Premier roman de moi publié. Tanguy n'était pas ce cri du cœur que beaucoup voulurent y entendre. Il n'est pas le fruit de la nécessité biographique. Son modèle n'est pas le témoignage : il se trouve chez les auteurs que j'étudiais avec ferveur, notamment Dostoïevski.
« Je ne romançais pas ma vie, je biographisais le roman. C'est d'ailleurs sur ce point, l'exemplarité d'une enfance de guerre, de toutes les guerres, qu'insistait François Le Grix, mon mentor littéraire. C'est ainsi que les jeunes le lisent avec, dans leur tête, les images que la télévision leur assène. Aucun ne me demande si l'histoire est vraie, puisqu'elle se répète sous leurs yeux. Toujours et partout, du Rwanda à la Bosnie, du Viêt-Nam au Cambodge, ils reconnaissent le même enfant supplicié. »

Je ne cherche pas ce genre de littérature, habituellement ; pendant des années et des années, j'aurai été incapable de lire les livres de cet auteur, pas même Tanguy dont un ami m'avait recommandé la lecture il y a très longtemps. Bien que ce soit son premier roman, j'ai lu celui-ci une première fois il y a trois ans je crois, après avoir lu de nombreux autres livres de l'auteur. J'ai énormément pleuré en le lisant et, ces jours-ci, je suis en train de le relire et, en dépit de toutes les horreurs qu'on y trouve, je conserve le message d'espoir.
Je garde surtout une immense affection pour ce petit garçon, qui grandit peu à peu (il a maintenant 75 ans) ; et si je me suis tant attaché à lui c'est sans doute parce qu'il a traversé « toutes ces horreurs [...] avec un cœur d'enfant sans haine et sans amertume ». Il me rappelle en cela un autre cœur d'enfant, que je ne connaissais pas au moment de ma première lecture de ce roman, et qui, à le découvrir jour après jour, reste pour moi une constante source d'inspiration.

Aimer...


« ... Il ne se demandait pas "pourquoi" il l'aimait,
ni "
comment". Il l'aimait... »
Michel del Castillo, Tanguy

mardi 30 septembre 2008

Sous les ailes d'un ange...

Hier soir en lisant au hasard encore quelques pages d'un livre qui n'est pas un livre religieux ou spirituel, si ce n'est que la créativité est liée d'une façon ou d'une autre à la spiritualité, je suis tombé sur cette citation de saint François de Sales : « Faites-vous ami avec les anges qui, même s'ils sont invisibles, sont toujours à vos côtés. Invoquez-les souvent, louez-les constamment et faites bon usage de leur appui dans toutes vos activités, qu'elles soient temporelles ou spirituelles. »

L'image vient d'ici

Baptisé et élevé dans la religion catholique, j'ai toujours été conscient de la présence des anges dans mon univers religieux. Je me souviens qu'à l'école primaire, par exemple, on collait dans nos cahiers de jolis petits anges si nous avions bien fait nos devoirs et si nous avions obtenu une bonne note. J'ai aussi reçu une année, alors que je n'avais pas plus de huit ans, un petit ange musicien de plâtre peint, avec une jolie tunique bleue et des cheveux blonds dorés tirant sur le roux ; j'ai précieusement conservé ce petit ange.

L'image vient d'ici

Indépendamment de la représentation qu'on en fait, les anges sont considérés dans plusieurs cultures comme des messagers ; les religions en font, bien entendu, des messagers de Dieu. Religieux ou laïques, les anges ne sont-ils pas, dans tous les cas, des représentations de l'esprit, de l'idéal spirituel, des messagers chargés de nous aider à atteindre ce que nous souhaitons le plus, que ce soit de l'ordre affectif, moral, spirituel... Tous les anges n'ont pas la même fonction ; on pense aux enfants par exemple, dont la beauté et l'innocence nous font penser à la douceur et la pureté que certains anges apportent sur terre. Certaines personnes tiennent beaucoup à la présence de leur ange gardien, partout où ils vont, dans tout ce qu'il font...


Et vous, croyez-vous aux anges ? Que représentent-ils pour vous ? Sont-ils présents dans votre vie quotidienne ? L'ont-ils déjà été davantage, dans votre enfance, par exemple ? Avez-vous un ange attitré ou plusieurs anges comme plusieurs amis ? Comment les voyez-vous ? Leur donnez-vous une apparence précise ? Qu'attendez-vous d'eux ? Ont-ils un rôle précis ou interviennent-ils à tout moment dans votre vie ? Parlez-nous de votre ange, de vos anges.

samedi 27 septembre 2008

Petit garçon solitaire


Je remercie chaleureusement « Docteur Jane » de m'avoir fait parvenir cette merveilleuse aquarelle d'un petit garçon qui, avec des cheveux noirs plutôt que blonds, est le portrait un peu plus jeune du Petit Prince que nous aimons et qui est hospitalisé en ce moment. Je remercie « Docteur Jane » aussi pour son rôle doublement angélique : celui d'ange gardien et d'ange messager. Merci pour sa présence, fidèle et aimante, auprès de lui durant ces jours difficiles et pour avoir si bien su, avec tant d'amour et de délicatesse, transmettre de part et d'autre la confiance et la détermination ainsi que les mots tendres qui permettent à chacun de retrouver chaque jour le sourire. Merci de poursuivre sa mission, le temps qu'il faudra...

Rassurons-nous, il n'a pas l'intention de retourner tout de suite sur son étoile et nous ne le laisserons pas partir. Il a encore trop de bonnes choses à vivre parmi nous, trop de bien à accomplir sur Terre, et nous avons trop besoin de lui. Et puis nous sommes au moins quelques-uns à avoir été séduits et conquis par son indéfectible amour. Le nombre importe peu ; ce qui compte, c'est l'amour inconditionnel que nous avons pour lui, en essayant d'être vraiment dignes du sien.

Il y aurait tant à dire à son sujet ! Discret, et même timide, il n'aime pas que l'on attire trop l'attention sur ses innombrables qualités. Et puis, en essayant de dresser son portrait intellectuel et moral, je ne manquerais pas de faire de nombreux jaloux. Je me limiterai à deux mots qui le résument assez bien : merveilleux et adorable. Merveilleux, comme un être venu d'ailleurs, qui n'aurait pas connu le péché originel ; il sait voir immédiatement ce qu'il y a de bon en chacun et s'apprête à faire confiance ; comme il est loin d'être bête, il sait aussi tout le mal que chacun peut faire. Adorable pour tous ceux qui savent s'arrêter de courir, tous ceux qui ont un cœur et à la bouche des mots vivants plutôt que des chiffres. Merveilleux et adorable, il n'est pas que poète : il est lui-même poésie.



Si l'on préfère la version chantée par Nana Mouskouri, on peut l'écouter ici

vendredi 26 septembre 2008

Rendre grâce

Dans les moments difficiles, il n'y a pas que... des difficultés.

Ces derniers temps (encore ? seront tentés de demander certains d'entre vous, avec raison), j'ai du mal à écrire, quoi que ce soit, où que ce soit. Je peux expliquer ce blocage en partie par une série d'occupations et surtout de préoccupations ; je n'ai pas l'esprit libre pour imaginer autre chose que la prochaine action nécessaire. Mais cela, ce n'est pas nouveau : je n'ai jamais été très habile pour me rendre la vie facile et confortable. Adolescent, j'ai dû être absent quand on a enseigné cette leçon et personne n'a songé à me prêter ses notes de cours. J'ai pourtant bien appris plus tard, en autodidacte, tout ce qui fait une vie agréable, mais je n'ai pas appris comment l'obtenir.

Et je suis fait d'une bizarre de façon : si rien ne bouge autour de moi, en moi surtout, il me manque l'élément déclencheur, « l'émotion de départ », écrirait Yves Navarre. Il me faut une émotion. Et si tout bouge, c'est trop. J'ai besoin de laisser retomber la poussière, de prendre un peu de recul. Je peux écrire au milieu de la circulation, à condition d'écrire sur autre chose que la circulation et à la condition de ne pas être écrasé par les voitures. Les émotions, ce n'est pourtant pas ce qui manque ces temps-ci !

Bien sûr, de savoir qu'un être que l'on aime doit être hospitalisé, c'est toujours un peu inquiétant, quelle que soit la cause de l'hospitalisation. Quand le séjour prévu se prolonge, l'inquiétude augmente encore un peu. On a beau avoir confiance et essayer de conserver sa sérénité, l'anxiété augmente au fil des heures, puis au fil des jours. Une bonne nouvelle rassure un moment et le cycle de l'attente recommence. Quand les nouvelles arrivent, qu'elles soient rassurantes ou pas, il y a une tension qui se libère, tension que l'on n'avait pas forcément senti grandir en soi avec l'anxiété. La tension relâchée, on apprécie la bonne nouvelle parmi les autres et l'on se sent apaisé... jusqu'à ce que l'on se demande ce qu'il y a autour de la bonne nouvelle...

Je crois que, malgré tout, j'ai toujours été plutôt optimiste. J'ai tendance, dans bien des situations, non pas à nier la réalité mais bien à essayer de l'examiner le plus lucidement possible, pour essayer de voir ce que l'on peut en faire, comment on peut l'améliorer.

En ouvrant au hasard un livre pris au hasard, un livre sur la créativité, je suis tombé sur un passage très intéressant sur les blocages. L'auteur y dit, en résumé, que très souvent, lorsque l'on se sent dans une impasse, bloqué ou agité, ce n'est pas forcément parce que l'on n'a pas d'idée, pas de projet mais plutôt, au contraire, parce qu'il y en a trop et que tout se présente à la sortie en même temps. L'une des façons de s'en sortir, alors, c'est de faire quelque chose, peu importe quoi, du moment que c'est utile : mettre de l'ordre sur le bureau, dans nos tiroirs, plier des vêtements, cirer des chaussures, aller faire une promenade... Un autre truc, c'est de terminer quelque chose que nous avons commencé : une lecture, le ménage dans sa chambre, le classement de nos papiers, le rangement des disques, etc. Le secret, c'est de libérer de l'énergie pour permettre à la créativité, qui n'aime pas être bousculée ou coincée, de s'exprimer en toute liberté... Ça semble marcher.

Une question qu'il ne faut pas oublier de se poser, de temps à autre : « Quand, la dernière fois, est-ce que j'ai eu du plaisir à faire quelque chose ? » ou « Quand ai-je vraiment ri la dernière fois ? » Si on a du mal à se souvenir, il serait peut-être temps d'y voir. Dans mon cas, je me souviens très bien : c'était lundi et mardi d'avant, en soirée. Avec un charmant jeune homme, sur MSN, nous nous sommes amusés à trouver des émoticônes pour représenter notre univers et les êtres qui le composent. Nous y avons pris beaucoup de plaisir et nous avons ri, vraiment, donnant raison à Chateaubriand, qui écrivait : « Le vrai bonheur coûte peu ; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce. »



Je ne me souviens pas avoir autant « exploité » mon réseau de connaissances, mon entourage immédiat, que ces dernières semaines, appelant parents et amis pour leur exposer clairement ma situation, après avoir pris de leurs nouvelles, bien entendu. Cet exercice m'aura permis, d'une part, d'avoir des nouvelles des parents et des amis et, d'autre part, de connaître les limites de chacun.

Au cours des derniers jours, des amis, même éloignés, ont vraiment été présents - je dirais même : surtout les amis éloignés. Sans nécessairement connaître le détail de mes inquiétudes et de mes préoccupations, des amis m'ont téléphoné de France, certains appelant plusieurs fois dans la semaine. D'autres amis français ont surtout été présents sur MSN, prenant chaque jour des nouvelles. Des messages de soutien et de réconfort sont venus aussi d'Angleterre... Je ne nommerai personne pour ne pas faire de jaloux, mais je les remercie tous du fond du coeur. Et je suis désolé pour ceux, au loin, à qui je n'ai pas permis, en ne leur donnant pas de nouvelle, de me témoigner leur amitié et leur soutien.

Autre agréable surprise : en voyage sur la Côte d'Azur, Pierre-Vincent de Nantes (qui n'est pas V. à l'Ouest) m'a adressé une carte de Grasse. Je pourrai lui rendre la politesse ; pour l'instant, je veux rendre grâce à tous ces amis qui, tout au long de la semaine, ont été présents.

Et pour rendre grâce à ceux qui, il y a un moment déjà, ont participé à un concours et qui ont gagné une carte postale, j'enverrai finalement les cartes que j'ai achetées il y a quelques jours.

dimanche 21 septembre 2008

Tendres pensées...

pour quelqu'un qui est hospitalisé depuis samedi.

Dans un livre qui a apporté tant de lumière et de joie sur tant d'ignorance et de solitude, l'un des héros reçoit d'un ami une image montrant « un ange bleu près d'un enfant rose » ; au dos de cette image se lisait cette « prière à l'ange gardien d'un enfant absent », que je reprends volontiers à mon tour :

« Ange gardien de celui que mon cœur vous nomme, veillez avec plus de soin sur lui. Rendez ses pas faciles, ses travaux féconds. Essuyez ses larmes, s'il pleure ; sanctifiez ses joies, s'il en a ; relevez son courage, s'il se sent faible ; ranimez l'espérance, s'il se désole ; la santé, s'il souffre ; la vérité, s'il s'égare ; le repentir, s'il succombe. »

Tous mes voeux de prompte guérison, mon petit Lapin. Je t'aime.

Harper et le fondamentalisme canadien

Le premier ministre Stephen Harper, à la tête d'un gouvernement conservateur minoritaire a choisi récemment de déclencher des élections générales au Canada, violant ainsi son propre projet de loi faisant en sorte que les élections canadiennes aient lieu tous les quatre ans à la même date. Les Canadiens — et les Québécois — iront aux urnes le 14 octobre prochain.

Le parti Conservateur que dirige Stephen Harper est issu de la droite la plus conservatrice canadienne, à l'image des fanatiques religieux qui ont porté le président Bouche au pouvoir aux États-Unis. Formant un gouvernement minoritaire depuis les dernières élections, les Conservateurs n'étaient pas en mesure de faire adopter toutes les lois rétrogrades et répressives qu'ils auraient voulu faire adopter. Parmi les projets qui sont restés en suspens, de simples projets comme : la recriminalisation de l'avortement, l'abolition du mariage pour les personnes de même sexe, la censure imposée au contenu culturel des émissions de télévision et aux productions artistiques bénéficiant d'une forme quelconque de financement public, etc. Les Canadiens n'ont pas encore vu le vrai visage de ces gens-là et jusqu'où ils sont prêts à aller pour replonger le Canada dans l'obscurantisme et les valeurs de la droite radicale, où les intellectuels et les artistes devront faire la preuve de leur parfaite adhésion aux valeurs morales de ces fondamentalistes d'origine albertaine. Les Canadiens n'ont encore rien vu.

Ce gouvernement qui prétend avoir reconnu la nation québécoise n'a pas fait un seul geste pour que cette prétendue reconnaissance ait un sens pour les Québécois. Ce gouvernement continue de mentir effrontément à la population, avec le plus beau sourire hypocrite de son premier ministre. Ce gouvernement cache les rapports, contrôle l'information pour empêcher les Canadiens de connaître la vérité sur les gestes concrets et sur les scandales glissés sous le tapis par l'appareil politique du premier ministre. Et pourtant, un peu comme au Québec où le premier ministre Jean Charest est d'autant plus populaire que son gouvernement ne fait absolument rien, se laisse porter par la vague, il semble que les Canadiens — pis encore : les Québécois de même — s'apprêtent à donner un mandat clair à ces gens hypocrites, menteurs, cachotiers, et dont les véritables intentions sont habilement camouflées sous un enrobage sucré et tout à fait écoeurant. Je n'ai pas toujours compris les choix des Canadiens, mais là je ne comprends absolument pas que mes concitoyens québécois s'apprêtent à élire une majorité de députés conservateurs qui ont beaucoup de mal à camoufler leur intégrisme religieux. Il suffit de voir avec quelle subtilité le cardinal Turcotte a plus ou moins laissé entendre qu'un gouvernement conservateur serait plus favorable au rétablissement du pouvoir clérical dans la société. Il suffit de penser que l'une des candidates du parti conservateur est membre de l'Opus Dei, cet organisme plus ou moins secret défendant au sein de l'Église catholique les valeurs les plus rétrogrades. Ce ne sont-là que deux exemples parmi des dizaines et des dizaines d'autres.

Ce gouvernement conservateur continue de voler éhontément la caisse de l'assurance-chômage, caisse financée par les travailleurs et les employeurs qui a accumulé un surplus de cinquante-sept milliards de dollars. La caisse de l'assurance-chômage devrait servir à aider les personnes qui ont perdu leur emploi. Il y aurait des pages et des pages à écrire sur ce scandale créé par le gouvernement libéral de Jean Chrétien, par l'entremise de ma propre députée de l'époque, Lucienne Robillard (les Québécois n'ont jamais été si bien trahis que par les leurs). Le gouvernement de Stephen Harper se garde bien cependant de rendre étanche la caisse de l'assurance-emploi afin d'éviter que son gouvernement et les suivants ne fassent des cadeaux politiques à même l'argent des chômeurs ou que ces fonds ne servent à acheter de l'équipement militaire pour aller tuer des gens dans le monde alors que le Canada a toujours eux un rôle de maintien de la paix.

La bêtise (pardon, chers animaux) et l'obscurantisme ont poussé ce gouvernement à abolir des programmes destinés à favoriser la création et à promouvoir la culture. La suave Josée Verner, ministre du Patrimoine, autre Québécoise, abolit 16 programmes sur lesquels comptent les artistes et le milieu culturel et court se cacher sous son bureau pour éviter de justifier sa décision et de répondre aux questions ; elle n'est pas la seule : tous les ministres de ce gouvernement ont appris à jouer à cache-cache pour laisser toute la place au premier ministre Harper (comme dans une secte religieuse, dans ce gouvernement et au parti conservateur, seul le chef de la secte, le gourou, peut s'adresser aux médias). Ces programmes destinés à favoriser la création artistique et la promotion de la culture ne coûtaient pourtant à ce gouvernement qui ne sait que faire de ses surplus budgétaires que 60 millions de dollars. Pour ce gouvernement, ce n'est rien 60 millions de dollars, mais pour les arts et le culture, c'est indispensable à leur survie. Ce gouvernement d'incultes et de moralisateurs intégristes, ces Talibans nord-américains ont fait le pari que d'affamer les artistes, le milieu de la culture, ne susciterait aucune réaction au sein de la population. Le pire, c'est qu'ils ont raison ! J'ai vraiment honte d'être Québécois ! La majorité de la population, du moins celle qui s'exprime, et qui ne dit mot consent, considère les artistes et le milieu culturel de façon générale comme des parasites. J'ai honte et je cracherais au visage de qui oserait me dire dans les yeux que, de manière générale, les artistes sont des parasites (il y en a un certain nombre, bien sûr, et de très connus en plus, mais je ne les nommerai pas, seulement pour rire).

Monsieur et Madame Tout-le-Monde peuvent bien penser que les artistes et le milieu culturel reçoivent trop d'argent : le bon peuple a le droit d'être ignorant et stupide. Les dirigeants politiques, cependant, n'ont pas le droit de faire semblant de ne pas comprendre, même s'ils sont complètement bornés et stupides comme plusieurs membres de ce gouvernement conservateur, que chaque dollar investi dans les entreprises culturelles rapporte à la société onze fois plus. Derrière l'abolition des programmes destinés à financer la création et la diffusion de la culture, ce ne sont pas des économies financières que cherche à faire ce gouvernement, mais bien une façon d'obliger le milieu culturel à se soumettre à certaines évaluations morales, évaluations faites par les conservateurs, évidemment, de manière à ce qu'aucune production artistique financée de manière quelconque par des fonds publics ne vienne heurter les valeurs intégristes de ces Talibans* en costumes-cravate.

À la suite d'un sondage biaisé auprès de la population canadienne (avec une question du genre : « Trouvez-vous que la radio et la télévision publiques coûtent trop cher aux pauvres contribuables ? »), ces Conservateurs incultes et qui méprisent la culture, l'information et la communication, s'apprêtent à sabrer encore dans les budgets de Radio-Canada et de CBC (Canadian Broadcasting Corporation). La ministre du Patrimoine, responsable de la langue et de la culture dans ce gouvernement a déclaré qu'« elle n'est pas inquiète » au sujet de la radio et de la télévision publiques ; une telle déclaration, aussi stupide et insignifiante qu'à peu près toutes les déclarations de cette potiche, n'a rien de plus rassurant que celle des Talibans qui auraient déclarés qu'ils n'étaient pas inquiets pour les libertés, pour la culture, pour les bouddhas sculptés qu'ils ont fait dynamiter... (Rappelons qu'en mars 2001, ces « fous de Dieu », au nom de l'iconoclasme intolérant, ont fait dynamiter les deux bouddhas sculptés de Bâmiyân, vieux de 15 siècles. Nos Conservateurs bon teint auraient sûrement applaudi ce geste qui va à l'encontre de la culture et de la civilisation.)

Le milieu artistique québécois se mobilise. De nombreuses manifestations sont prévues au cours des prochains jours. L'un des moyens utilisés pour dénoncer l'obscurantisme des conservateurs est la production de cette vidéo montrant un artiste francophone s'adressant à un comité du gouvernement canadien chargé d'évaluer une demande d'aide financière. Comme il se doit, pour bien refléter la réalité canadienne, les membres de ce comité sont unilingues anglophones... En quelques heures, cette vidéo a été vue jeudi dernier, jour de son lancement, par 40 000 internautes. Depuis deux jours, plus de 160 000 internautes l'ont vue. Elle circule abondamment, tout le monde en parle. C'est plutôt rafraîchissant à voir et à entendre, au lieu d'écouter les paroles creuses que l'on sait pertinemment mensongères de Stephen Harper et de son équipe d'incompétents, néanmoins dangereux.

C'est ce que je pense et que j'exprime spontanément en cette fin de soirée du samedi 20 septembre 2008.


samedi 20 septembre 2008

Ce qu'ils sont bêtes !

Il y a près de trois mois, un coq avait été condamné à l'exécution par la justice française parce que l'éclairage public lui faisait prendre la nuit pour le jour et qu'une voisine l'avait accusé de tapage nocturne. Moins de deux semaines plus tard, la justice suisse exigeait qu'un autre coq soit enfermé toute la nuit dans une cage insonorisée. Cela rappelle les procès que l'on faisait aux animaux vers la fin du Moyen-Âge. Hier, l'Agence France-Presse rapportait qu'en Égypte, un âne avait été condamné à la prison pour vol.



Un âne égyptien a été condamné à vingt-quatre heures de prison pour avoir subtilisé du maïs dans un champ du delta du Nil, a indiqué jeudi le quotidien pro-gouvernemental Al-Ahram.
La bête a été arrêtée en possession d'épis de maïs appartenant à un centre de recherches agricoles de la région.L'animal et son propriétaire ont été appréhendés à un barrage de police, érigé sur la route après que le directeur du centre eut porté plainte pour vol.
Le propriétaire de l'âne voleur a été, lui, condamné à 50 livres égyptiennes d'amende.
Le journal n'a pas précisé si la condamnation d'un animal était une première en Égypte.


Je connais quelqu'un qui, à la maison de campagne au Québec qu'il partage avec son amoureux, garde un âne et un poney ; il adore vraiment ces deux bêtes. Il m'en parle avec tant de respect et de tendresse qu'il me donnerait envie d'avoir des animaux aussi si j'avais une maison de campagne ; je le soupçonne d'avoir une préférence pour son âne. J'imagine qu'il a des voisins intelligents et qu'il se tient loin des juges car il n'a jamais eu de problèmes avec la justice et ni son chien, ni son poney ni son âne n'ont causé d'histoire, sinon des histoires attendrissantes.

On a l'habitude de dire de quelqu'un d'un peu stupide qu'il est bête. À lire toutes ces histoires de procès et de condamnations à l'égard des animaux, on se dit que les plus stupides, ce ne sont pas les bêtes et que, si les humains continuent de qualifier de bêtes les personnes stupides, les animaux intenteront bientôt des procès contre les humains pour atteinte à leur dignité. Se faire qualifier de bête sera alors un hommage que les animaux refuseront aux humains.

Toutefois, et l'on pourra en sourire et ne pas être d'accord, certains pensent que le fait d'intenter un procès à des animaux est une marque de « respect envers l'animalité » et une forme de « reconnaissance de leur droit à l'existence ». Remy de Gourmont écrivait en 1914 un texte en ce sens, intitulé les animaux et la justice.

vendredi 19 septembre 2008

Un baiser...


On ne sait pas tous refuser un baiser, qu'il soit cochon ou pas...

lundi 15 septembre 2008

N'ajustez pas votre appareil... (2)


...vos émissions préférées vous seront présentées dans un instant.

Nous sommes désolés de cette longue interruption des programmes, indépendante de notre volonté. Restez à l'écoute : la reprise des émissions commencera très bientôt.

dimanche 31 août 2008

Diana, princesse des cœurs


Le premier juillet 2007, date à laquelle Diana, princesse de Galles, aurait célébré son 46e anniversaire, ses deux fils, les princes William et Harry, ont organisé à Londres un immense concert qui a rassemblé au stade de Wembley près 65 000 personnes. De son côté, le palais de Buckingham lui a rendu hommage à l’occasion des dix ans de sa disparition par une cérémonie officielle et une messe souvenir à la chapelle des Gardes, messe à laquelle assistaient la famille royale, plusieurs membres de la famille de Diana, de nombreux artistes chers à la princesse, les trois plus récents premiers ministres britanniques, en tout, quelque 500 personnes triées sur le volet.


Ce 31 août 2008, les cérémonies de commémorations seront sans doute plus modestes, plus discrètes, mais ne seront néanmoins pas absentes. À Paris, des milliers d’admirateurs viendront se recueillir sur le pont de l’Alma pour rendre hommage à une jeune femme qu’ils considèrent comme un modèle et dont l’engagement envers ceux qui souffrent continue, à des titres divers, de les inspirer. À Londres, des milliers d’autres se recueilleront devant le palais de Kensington, dernière résidence de la princesse et dans quelques lieux associés à la vie de celle qui a su conquérir le cœur des Anglais. Dans le Northamptonshire, au nord de Londres, lieu où a grandi Diana Frances Spencer, de nombreux autres fidèles ne manqueront pas de souligner l’événement près du domaine d’Althorp où elle repose sur une petite île au milieu de l’étang ovale. Le domaine ancestral d’Althorp, résidence de la famille Spencer depuis le début du seizième siècle, est généralement ouvert au public, sauf le 31 août. La famille se réunit chaque année pour se recueillir et rendre hommage à celle qui n’était pas seulement « princesse des cœurs », comme on la surnommait, et « princesse du peuple », comme l’avait constaté l’ancien premier ministre Tony Blair. Pour la famille, elle était tout cela, mais elle était surtout une sœur, une cousine, une jeune tante dont la disparition, il y a onze ans, a causé une douleur sans nom et un vide immense.



Je ne suis pas de la famille, je ne suis même pas Anglais (je crois qu’il n’est plus écrit sur notre passeport que les citoyens canadiens sont des sujets britanniques), et pourtant je me souviens parfaitement de cette nuit du 31 août et des premiers jours de septembre 1997. Comme John F. Kennedy a pu dire à Berlin Ouest le 21 juin 1963 : Ich bin ein Berliner, « Je suis un Berlinois », je me suis senti ces jours-là tout aussi Anglais que les dizaines de milliers de personnes qui se sont massées devant le palais de Kensington à Londres ; à certains moments, j’avais presque le sentiment d’appartenir à la famille royale ou, plus précisément, à la famille Spencer. La rigidité du protocole de la famille Windsor a fait passer le silence de la reine et des siens pour de l’insensibilité, avant que le premier ministre ne réussisse à la convaincre de mettre les drapeaux en berne et de s’adresser à son peuple. La monarchie britannique a vacillé un moment, le peuple se sentant plus près de leur princesse que d’une reine qui leur a paru trop distante. Dans ce contexte, la population britannique, et des milliards de personnes dans le monde qui ont suivi à la télévision ces jours de deuil et les funérailles, auraient plus volontiers prêté allégeance à la famille Spencer qu’à la famille Mountbatten-Windsor.


Onze ans plus tard, on retient que Diana fut l’une des femmes les plus célèbres et les plus populaires du monde, une figure emblématique de la mode, une beauté féminine et un modèle pour ses admiratrices. Son charme a contribué à redonner du lustre et de la vitalité à la monarchie jusque-là frileuse et poussiéreuse. Sa popularité dans le monde aura très certainement stimulé l'industrie touristique anglaise. De plus, elle fut admirée et imitée pour son engagement dans des causes humanitaires. En 1987, par exemple, elle fut la première célébrité à se faire photographier en tenant la main d’une personne atteinte du VIH. Bill Clinton déclarait en décembre 2001 : « En 1987, lorsqu'une large partie de la population croyait qu'il était possible de contracter le sida par de simples contacts, Lady Di s'est assise sur le lit d'un malade du sida et lui a serré la main. Elle a montré au monde que les séropositifs ne méritaient pas l'isolement mais la compassion. Ces prises de position ont contribué à faire évoluer l'opinion mondiale, à donner espoir aux séropositifs et à sauver des vies. »

En plus de son engagement dans la lutte contre le Sida, Diana a consacré du temps, de l’énergie, à diverses causes humanitaires : lutte contre les mines antipersonnel avec la Croix-Rouge internationale et la Croix-Rouge britannique ; Centrepoint (aide aux sans domicile fixe) ; The Chain of Hope (hospitalisation d'enfants défavorisés venus du monde entier) ; Great Ormond Street Hospital (hôpital pour enfants) ; Aids National Trust (lutte contre le sida) ; Royal Marsden NHS Trust (hôpital) ; diverses associations de lutte contre le cancer. Son exemple aura inspiré d’autres personnes à prendre la relève et à s’engager pour le bien de ceux qui souffrent. Chacun de nous ne peut pas en faire autant ; ce qui est intéressant, cependant, c’est de constater que plusieurs personnes qui pourraient simplement profiter agréablement de leurs loisirs et de leurs ressources financières choisissent de s’engager et de faire du bénévolat auprès d’organisations humanitaires.


Avec le recul, en pensant à l’héritage que nous laisse Diana, je me faisais aujourd’hui les réflexions suivantes : Voilà une jeune femme qui semblait jouir au départ d’excellentes conditions d’existence. Comme bien des jeunes filles, elle a dû rêver au prince charmant ; mais ne soyons pas sexiste ni discriminatoire : certains garçons aussi rêvent au prince charmant — et plusieurs le trouvent. Mais voilà que ses ennuis ont commencé peu après que le prince se soit présenté. En épousant le prince héritier, elle épousait aussi un rôle très exigeant, des responsabilités assez lourdes, des règles et des conventions très contraignantes. Quelles qu’en soient les causes et les circonstances, la « princesse des cœurs » a eu du mal à faire sa place dans ce monde, avec toutes ses conventions, son protocole pointilleux et froid, dans ce monde de représentation où les apparences sont plus importantes que les valeurs personnelles, où les rôles que l’on doit assumer sont plus importants que de vivre en fonction de ses intuitions, de ses goûts personnels, de ses convictions, selon son cœur, en somme.

À la naissance de ses enfants, William et Harry, elle a été bien inspirée de se consacrer surtout à son rôle de mère. Mal à l’aise dans un monde rigide, elle a choisi de donner à ses enfants une vie d’enfants « comme les autres », une mère aimante et présente, des jeux, des découvertes, à l’abri le plus possible de la censure royale et des regards du public et des médias. Elle aura donné à ses enfants une solide base affective qui leur permettra ensuite de faire face à bien des situations.

Elle aura compris que c’est l’amour qui nous anime et qui nous permet de nous épanouir et d’être heureux. L’amour réciproque que l’on éprouve pour un être, avec qui l’on partage plusieurs aspects de la vie, si possible, mais aussi l’amour et la tendresse que l’on éprouve pour notre entourage, pour nos semblables. Quand l’entourage ne permet pas de ressentir, d’exprimer, de partager cette tendresse, l’être authentique a parfois du mal à se sentir en harmonie avec lui-même, avec la vie… Quand le protocole, les règles établies, les conventions ou les bonnes manières empêchent l’expression spontanée, l’être authentique souffre et, à force de souffrir ces contradictions, il finit par développer des maladies…


La principale leçon que je retiens, donc, c’est qu’il faut vivre le plus possible en accord avec soi-même, avec nos propres valeurs, nos propres convictions, nos propres émotions et nos sentiments. S’il faut parfois faire des concessions pour respecter des conventions, si l’on veut éviter les conflits intérieurs et la maladie, il faut surtout essayer de vivre en harmonie avec soi, de vivre le plus spontanément possible, selon son intuition, selon son cœur…

Du haut de son nuage, elle observe avec tendresse ses deux fils dont elle est très fière, ainsi que certains membres de sa famille. Elle apprécie leur amour et leur fidélité et elle veille sur eux avec bienveillance. Elle voit bien qu'il reste encore beaucoup de travail à faire pour combattre la maladie et la souffrance, que les hommes continuent de se faire la guerre et de construire des engins qui ne font pas que tuer des militaires mais qui blessent et tuent des civils, adultes et enfants. Elle constate bien que ce monde qu'elle a quitté trop tôt vit un peu trop dans la souffrance. Elle n'en garde cependant pas moins sa sérénité car elle sait que chacun doit faire son effort, chacun doit y mettre du sien pour essayer de faire en sorte que ce monde soit supportable et, si possible, agréable à vivre. La mère qu'elle a été sait bien qu'il faut laisser les êtres faire leurs propre expériences et tirer leurs propres leçons ; c'est ainsi qu'ils pourront apprendre et grandir intérieurement. Néanmoins, elle sait qu'une attention bienveillante et tendre, bien que discrète, ne peut qu'encourager tous ceux qui sont de bonne volonté ; quant aux autres, ils apprendront bien un jour, d'une façon ou d'une autre...

Je suis persuadé que si elle avait un message à donner à ceux et celles qui l'aiment, à tous ceux et celles qui ont pleuré sa disparition, ce serait de chercher la sérénité qu'elle a maintenant trouvée, d'oublier la tristesse et la morosité et de vivre le plus souvent possible dans l'amour et dans la joie.

* * *
Il me semblait essentiel d'accompagner cet article de musique et Elton John, qui fut un ami personnel de Diana, me semblait tout à fait approprié. Pour l'occasion, Elton John a réécrit avec Bernie Taupin des paroles tout à fait adaptées à la situation, exprimant dans « Candle in the Wind » ce qu'était Diana pour lui et pour les milliards de personnes qui assistaient aux funérailles, que ce soit en personne à l'abbaye de Westminster ou par la télévision ; les paroles de la chanson suivent la musique, ci-dessous. Précisons qu'Elton John n'aura chanté cette chanson qu'une seule fois en public, le 6 septembre 1997, et qu'il aura toujours refusé de chanter en public cette version dont les paroles ont été écrites pour son amie Diana. J'ajoute, en audio et en vidéo ici, cette chanson rappelant la « princesse des cœurs », ainsi que deux autres chansons tirées du disque qui a été distribué dès le 13 septembre 1997 et qui portait le titre de la chanson principale,
« Candle in the Wind » (article sur Wikipédia).










Candle in the Wind

Goodbye, England's rose;
may you ever grow in our hearts.
You were the grace that placed itself
where lives were torn apart.
You called out to our country,
and you whispered to those in pain.
Now you belong to heaven,
and the stars spell out your name.
And it seems to me you lived your life
like a candle in the wind:
never fading with the sunset
when the rain set in.
And your footsteps will always fall here,
along England's greenest hills;
your candle's burned out long before
your legend ever will.
Loveliness we've lost;
these empty days without your smile.
This torch we'll always carry
for our nation's golden child.
And even though we try,
the truth brings us to tears;
all our words cannot express
the joy you brought us through the years.
Goodbye England's rose,
from a country lost without your soul,
who'll miss the wings of your compassion
more than you'll ever know.

Lyrics were revised and sang by Elton John,
at the funeral of Lady Di.

mardi 26 août 2008

Une pensée pour Marc-Aurèle

Buste de Marc-Aurèle, jardins de Versailles

Il y a quelques années, je traînais toujours sur moi un exemplaire des Pensées pour moi-même, de Marc-Aurèle suivies du Manuel d'Épictète, dans la traduction de Mario Meunier aux éditions Garnier-Flammarion. Je les lisais non pas pour étudier une philosophie ou pour en critiquer la valeur ou le style, mais comme l'auteur les a lui-même écrites : des réflexions pour soi-même que je lisais en ouvrant le livre au hasard.

L'une de ces pensées qui a servi bien souvent à me donner du courage au moment de sortir de chez moi le matin, pour me rendre au travail, par exemple :
Dès l'aurore, dis-toi par avance : « Je rencontrerai un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un insociable. Tous ces défauts sont arrivés à ces hommes par leur ignorance du bien et des maux. Pour moi, ayant jugé que la nature du bien est le beau, que celle du mal est le laid, et que la nature du coupable lui-même est d'être mon parent, non par la communauté du sang ou d'une même semence, mais par celle de l'intelligence et d'une même parcelle de la divinité, je ne puis éprouver du dommage de la part d'aucun d'eux, car aucun d'eux ne peut me couvrir de laideur... »

Marc-Aurèle est l'un des empereurs romains, qui a régné de 161 à 180 de notre ère, après Hadrien et Antonin. Dans les Mémoires d'Hadrien, de Marguerite Yourcenar, c'est à lui que s'adresse Hadrien dans la longue lettre qu'il entreprend de rédiger et qui se transformera en mémoires, dont voici les premières lignes :
« Mon cher Marc,
Je suis descendu ce matin chez mon médecin Hermogène, qui vient de rentrer à la Villa après un assez long voyage en Asie. L'examen devait se faire à jeun : nous avons pris rendez-vous pour les premières heures de la matinée. Je me suis couché sur un lit après m'être dépouillé de mon manteau et de a tunique. Je t'épargne des détails qui te seraient aussi désagréables qu'à moi-même, et la description du corps d'un homme qui avance en âge. [...] Il est difficile de rester empereur en présence d'un médecin, et difficile aussi de garder sa qualité d'homme*... »
Au moment où Hadrien aurait rédigé ces mémoires, Marc-Aurèle n'était encore qu'un jeune garçon ou, tout au plus, un adolescent.

Ce matin, l'Agence France-Presse annonce la découverte en Turquie d'une statue de l'empereur Mac-Aurèle.

Le mardi 26 août 2008

Une statue géante de l'empereur Marc Aurèle découverte en Turquie
Agence France-Presse - Ankara

Une équipe d'archéologues belges et turcs ont exhumé les restes d'une statue géante représentant l'empereur Marc Aurèle dans les thermes romains de Salagassos, l'actuel Aglasun (province de Burdur) dans l'ouest de la Turquie, a indiqué mardi à l'AFP un responsable local.
La découverte, qui date du mercredi 20 août, a permis de retrouver une tête à l'effigie de Marc Aurèle, haute d'environ 90 cm, de même que le bras droit tenant un globe dans la main, les deux en très bon état, a souligné le conservateur du musée de Burdur, Haciali Ekinci.

Selon les estimations la statue devait être haute de 4,5 mètres, a souligné le responsable.

Les deux jambes de l'empereur, qui a régné de 161 à 180 après Jésus-Christ, ont également été exhumées par l'équipe dirigée par le professeur belge Marc Waelkens de l'Université catholique de Louvain, a-t-il souligné au téléphone.

Sagalassos, habitée jusqu'au septième siècle après Jésus Christ, a été détruite à cette époque-là par des tremblements de terre et s'est enfoncée ensuite dans l'oubli.

Le professeur Waelkens mène depuis 1985 des recherches dans cete ancienne cité riche en découvertes.

La même équipe d'archéologues avait déjà découvert sur ce site une autre statue colossale, celle de la tête, le tibia et un pied d'une statue de l'empereur Hadrien qui régna de 117 à 138 après Jésus-Christ, a ajouté M. Ekinci.

*Note personnelle : Je dirais que ça dépend du médecin et de l'homme lui-même... Je ne peux m'empêcher de penser encore à la citation d'Eleanor Roosevelt : « Nul ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement. » Je crois qu'il en est de même avec le sentiment de sa dignité.

Ajout du 2 septembre 2008 :
J'emprunte à Fuligineuse les références qui suivent. Merci.
On trouvera ici le texte complet des Pensées de Marc-Aurèle.
La page Wikipédia sur la cité de Sagalassos.
Le site officiel du Sagalassos Archaeological Research Project.
Une présentation générale des diverses fouilles à Salagassos.

lundi 25 août 2008

Anniversaire fleuri

Quoi de plus doux et tendre qu'une rose ? Un immense bouquet de roses que l'on reçoit le matin de son anniversaire ! On n'en voit ici qu'une partie.

Quoi de plus tendre qu'un immense bouquet de roses ? Le cœur de celui qui les envoie !

Absent pour cause d'anniversaire

De Moi à Moaaaa !

Je voulais écrire un long billet pour le 24 août, question de faire un bilan afin de mieux tourner la page et commencer un nouveau chapitre aujourd'hui, 25 août. J'ai cependant été occupé, pour cause d'anniversaire anticipé, et le billet est resté dans ma tête. Si la tête résiste aux festivités, je ferai peut-être ce billet un autre jour...

dimanche 24 août 2008

Un écureuil tibétain ?

J'ai emprunté cette photo ici. Merci.

Ce dimanche 24 août, un écureuil a décidé d'aider les Suisses à boycotter la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pékin. Ne faisant pas confiance à la volonté des citoyens, il a décidé de se sacrifier afin de bousiller le système électrique suisse. À mon avis, c'est un écureuil tibétain...

GENÈVE (AFP) - Un écureuil a privé près d'un tiers des téléspectateurs de Suisse romande de clôture des JO en direct en provoquant dimanche une gigantesque panne d'électricité, a indiqué la Télévision suisse romande dans un communiqué.

Quelque 30 % des téléspectateurs romands ont été privés dimanche de la diffusion en direct par la chaîne suisse francophone de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Pékin. La cérémonie a été retranmise en différé dans la soirée à l'intention des téléspectateurs francophones.

C'est un écureuil qui a provoqué en début d'après-midi le court-circuit. La panne a affecté 6.000 raccordements à Zurich dont celui d'un centre de diffusion par satellite et par TNT de la télévision suisse, provoquant des interruptions allant jusqu'à près de deux heures du service des télévisions suisses germanophone, italophone et francophone. Cette dernière a été la plus touchée.

L'animal n'a pas survécu à son incursion dans les circuits électriques.

samedi 23 août 2008

Résultats du jeu-concours

Vous vous souvenez de cette carte postale représentant une fontaine que je vous demandais d'identifier ? Sept personnes ont participé au jeu-concours pour essayer trouver la ville où se trouve cette fontaine ainsi que l'expéditeur de la carte postale.

Voici une autre vue de la même fontaine, empruntée à un autre blogue (la provenance de l'image est indiquée ci-dessous) :


La photo ci-dessus vient d'ici


Une seule personne a identifié correctement l'expéditeur ; la gagnante est Dr Ca.So, qui recevra bientôt une carte postale (j'ai déjà son adresse). L'expéditeur est en effet Alexander, qui n'a pas encore de blogue mais qui, depuis quelques mois déjà, laisse assez régulièrement des commentaires ici.




Trois personnes ont identifié correctement la fontaine des Girondins, à Bordeaux. Ces trois gagnantes sont Anne.fra.Sveits, Drine et Fuli.gineuse, qui recevront aussi une carte de Montréal ou du Québec, selon leur préférence, si elles m'envoient leur adresse postale à l'adresse suivante : mercurejm @ yahoo . com (sans les espaces).

J'avais retiré de l'enveloppe les images de la bande de gauche, images qui auraient permis d'identifier la ville d'où provient la carte postale.

Sylviane mériterait aussi une carte pour avoir mentionné que l'expéditeur était « une personne de qualité » ; il s'agit ici d'un euphémisme, vraiment. J'enverrai donc une carte à Sylviane, à Brige.toun et à B.éo, pour les remercier de leur participation si elles veulent bien m'envoyer leur adresse (j'ai déjà celle de B,éo).

Merci à toutes de votre participation.

jeudi 21 août 2008

Une bougie pour le Tibet


Samedi soir, 23 août 2008, 21 heures, heure locale, allumez une bougie à la fenêtre pour exprimer votre soutien au Tibet.

Avant l'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, le monde s'est mobilisé pour manifester son soutien au Tibet devant l'inacceptable occupation et la répression qu'y exerce la Chine. Avant la cérémonie de clôture des Jeux, il est opportun d'exprimer encore aux Tibétains notre soutien, de leur dire que nous ne les laisserons pas tomber même lorsque les regards ne seront plus tournés vers leur oppresseur, la Chine.

Pour en savoir plus sur le mouvement d'appui aux Tibétains et pour y contribuer, cliquez sur ce lien : une bougie pour le Tibet

« Ne dites jamais du mal des Chinois.
Le feu de la haine ne s'éteint que par l'amour et,
si le feu de la haine ne s'éteint pas,

c
'est que l'amour n'est pas encore assez fort. »

Sa Sainteté XIV Dalaï Lama.

mardi 19 août 2008

La fontaine... de jouvence ?

Vendredi dernier, j'ai eu la très agréable surprise de trouver dans ma boîte aux lettres cette enveloppe adressée à mon nom et contenant la carte ci-dessous. Je n'ai pas été surpris de recevoir cette carte car elle m'avait été annoncée et elle était attendue ; la surprise était de la voir arriver si rapidement. Postée quelque part en France le 12 août, elle était arrivée à destination trois jours plus tard ; j'en étais très heureux car j'ai pu en profiter toute la fin de semaine. Je suis toujours fasciné par une écriture que je découvre surtout quand il y a eu auparavant des communications autres que manuscrites entre cette personne et moi. Et je suis toujours séduit par ce qui est écrit à la plume ; ça devient si rare et précieux !



Je ne dévoilerai pas tous les signes codés que contiennent l'enveloppe et la carte ; ils n'ont de sens que pour l'expéditeur et le destinataire et ils sont vraiment trop personnels. Si je les mentionne c'est simplement pour souligner que l'expéditeur a vraiment accordé beaucoup d'attention à tous les petits détails, autant le choix du stylo que le choix de la carte, du timbre, etc., délicates attentions qui m'ont vraiment touché. Le choix du timbre lui-même fait allusion à la fondation de la ville de Québec, en 1608, et à la naissance de ce pays pas encore reconnu, le Québec.


Si vous souhaitez aussi recevoir une carte postale, peut-être pas aussi belle que celle-ci (on verra bien ce que je peux trouver), je vous donne la possibilité d'en mériter une... ou deux. Les cinq premières personnes, disons, qui trouveront le nom de la ville d'où provient la carte ci-dessus mériteront une carte de Montréal ou du Québec. Les 5 premières personnes qui trouveront le nom de l'expéditeur recevront aussi une carte. Si quelqu'un trouve le nom de la ville et le nom de l'expéditeur, il recevra... deux cartes.


Un indice : l'expéditeur n'est pas originaire de cette ville ; il y était en voyage d'affaires et de courtoisie.

Ajout : J'ai oublié de préciser que je ne publierai pas tout de suite les commentaires contenant une bonne réponse. Comme pour certains c'est encore la saison des vacances, je laisserai quelques jours, pas trop, pour donner une chance aux lecteurs occasionnels, avant de publier les bonnes réponses. Merci de votre participation et de votre patience.

lundi 18 août 2008

Une virgule de trop

Maison de Marguerite Yourcenar dans l'île des Monts-Déserts

Il y a déjà longtemps que j'ai l'intention d'écrire un long article pour parler de moi, question de faire le point sur les douze derniers mois et plus particulièrement sur la façon dont j'ai vécu l'automne et l'hiver derniers. Le printemps est au fond plus intéressant, mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler maintenant, car ce que je pourrais en dire relève de l'intime et du personnel et, si je n'ai pas trop de pudeur lorsqu'il s'agit de dévoiler l'intime, j'en ai un peu plus lorsque vient le temps d'aborder la sphère personnelle. Le mois d'août serait le meilleur moment pour parler de moi car c'est le mois où les lecteurs sont moins nombreux ; la plupart des gens sont absents, physiquement ou intellectuellement et parfois les deux à la fois. Je n'ai jamais aimé le mois d'août et je ne saurais dire pourquoi au juste. Outre l'absence de corps ou d'esprit de bien des personnes que je connais, je trouve que le mot le plus juste, et pas très joli, pour désigner le mois d'août serait celui de vacuité. C'est pourtant celui de mon anniversaire et c'est peut-être aussi pour cela que je l'aime moins, non que je n'aime pas mon anniversaire, mais peut-être qu'à la fin d'un cycle de douze mois, j'ai hâte d'en commencer un nouveau. Dans les jours qui suivent celui de mon anniversaire, on dirait que l'énergie revient, que la vie reprend... Nous avons d'ailleurs décidé, quelqu'un que j'aime et moi, de célébrer ensemble l'arrivée du mois de septembre ; patience, mon coeur, il reste encore près de deux semaines au mois d'août... J'aurai peut-être le temps, d'ici la fin du mois, de rédiger cet article...

Puisque l'article précédent évoquait Hadrien et Antinoüs et, par ricochet, Marguerite Yourcenar, j'enchaînerai avec ce commentaire que je voulais faire depuis longtemps sur une émission de radio consacrée à la première femme reçue à l'Académie française.

Le 20 janvier 2006 j'ai évoqué la maison où vivait Marguerite Yourcenar dans l'île des Monts-Déserts. Ce même 20 janvier, j'évoquais l'épitaphe de l'écrivain dans le petit cimetière de Somesville.

Il y a deux ou trois ans, j'ai découvert l'existence de Canal Académie où l'on peut écouter des émissions très intéressantes sur des écrivains que nous aimons et en lire le texte dans certains cas. J'ai écouté des émissions sur Chateaubriand, Dominique Fernandez, Marguerite Yourcenar, et plusieurs autres.

J'ai beaucoup aimé chacune des émissions écoutées. Toutefois, vers la fin de l'émission consacrée à Marguerite Yourcenar, j'ai été quelque peu choqué par la lecture faite du texte de l'épitaphe :

«Plaise à Celui qui est peut-être
de dilater le coeur de l'homme
à la mesure de toute la vie

En faisant une pause après les mots « plaise à celui qui est », la lectrice fausse complètement le sens de la citation. Le texte fait allusion à « Celui qui est peut-être », alors que la lecture faite à Radio Académie, avec une virgule mal placée, virgule d'ailleurs inexistante dans le texte laisse entendre que « Celui qui est » pourrait « peut-être dilater le coeur de l'homme », alors que c'est l'existence même de Celui qui aurait ce pouvoir qui est mise en doute et non pas son action, s'Il existe...

Voici l'extrait audio de la citation faussée (il faut augmenter le volume car le son du fichier est faible) :